mercredi 31 mars 2010

DEMENTIEVA : REINE DES "COME BACK"


C'est peut-être injuste... Certes, ces pages rendront hommage à la beauté, à l'excellence et à la détermination des athlètes féminines. Mais, presque forcément, les jolies femmes qui triomphent en pratiquant des sports d'été détiendront un avantage par rapport à celles qui dominent en sports d'hiver. Certaines disciplines se prêtent mieux, par leur style et leur décor, à l'exposition des corps de ces championnes qui rayonnent, par exemple, sur les courts de tennis, sur les parcours de golf ou sur les plages où elles jouent au volley ball. Les mouvements spécifiques à ces jeux y sont pour beaucoup dans la mise en valeur de l'esthétique des athlètes. On peut en dire autant du choix des costumes qui avantagent la silhouette de ces reines de beauté. Un peu comme la splendeur des bijoux rehaussée par de magnifiques écrins de satin.

Puisque la saison de tennis est en cours, profitons-en pour pointer notre premier projecteur sur une des belles qui ravissent les amateurs de ce magnifique sport : la russe Elena Dementieva, championne olympique en titre (Pékin 2008). Un article lui a déjà été consacré sur un autre de mes blogs, PROFESSION : FEMME DE PRO DU SPORT (
http://professionfemmedeprodusport.blogspot.com/).

Elena Dementieva habite à Moscou. À la blague, on dit qu'il y fait froid huit mois par année. C'est peut-être pourquoi presque toutes les vedettes de tennis russes résident plus souvent en dehors de leur pays, dans des endroits au climat moins rigoureux. Ce n'est pas le cas de notre championne. Lorsqu'elle doit quitter sa ville pour performer à l'étranger, c'est toujours à regret qu'elle le fait.

C'est peut-être cet attachement à la Russie qui l'a aidé à réaliser ses plus grands exploits lors des Jeux Olympiques, à l'occasion de ces grands rendez-vous internationaux, quand le patriotisme est à son comble. Déjà, en 2000, aux Jeux de Sydney, alors qu'elle n'a que 18 ans, elle devient vice-championne olympique (médaille d'argent). C'est quatre ans avant qu'elle ne perce réellement sur la scène internationale. En 2008, ce sera la consécration aux Jeux qui se déroulent en Chine. Elle remporte l'or et son pays la célèbre. Elle, la fidèle, la vaillante. Elle, qui malgré le terrible handicap d'un service médiocre, revient toujours de l'arrière pour surmonter ses difficultés, combler ses retards et gagner ses matchs quand même, contre toute attente, comme par miracle. C'est pourquoi ses fans et ses compatriotes l'aiment autant : Elena n'abandonne jamais, même quand elle multiplie les double-fautes. Elle compense par son énorme désir de vaincre et en dominant les autres phases du jeu. Les Russes veulent voir en elle le symbole de leur pays, dont l'histoire est faite de courage dans l'adversité, face à de grandes épreuves et des difficultés qui perdurent encore de nos jours.

Mais les difficultés actuelles sont moins pénibles que celles qu'a dû affronter Vera, la mère d'Elena. Dans les années '80, celle qui a toujours poussé sa fille à persévérer dans tout ce qu'elle entreprenait, a dû trimer dur pour aider à faire vivre sa famille. Celle-ci ne roulait pas sur l'or et les journées de travail étaient longues et bien remplies. Vera se couchait très tôt pour récupérer des forces et tenir le coup jour après jour. Elena a suivi l'exemple maternel. Elle a hérité de sa détermination et de son endurance. Elle n'a jamais rechigné sur les entraînements de tennis durant son enfance et son adolescence. Une des clés de ses succès depuis qu'elle a commencé à participer, à 16 ans, à des tournois à l'étranger, c'est la superbe forme physique dans laquelle elle se garde encore aujourd'hui.


Si Dementieva doit toujours se maintenir en excellente condition physique, c'est pour avoir la force et l'endurance pour disputer de longues parties dans lesquelles elle tire souvent de l'arrière dans le score. Ses ennuis au service et de vilaines habitudes la placent souvent dans des situation précaires. Mais quand le compte est de 1-4 ou 2-5, c'est à ce moment que la tigresse en elle se réveille et l'élève à un niveau de jeu supérieur. Elle sort alors son arsenal de coups foudroyants et précis qui font plier l'adversaire. Elle devient agressive et combative mais a souvent du mal à "achever" ses opposantes.

Qu'elle réponde en russe, en anglais ou en français aux interrogations des journalistes, la question au sujet de son "fameux" service revient constamment. On a qualifié celui-ci de "bizarre", de "laid", de "léger comme une petite neige qui tombe". Certains ont même prétendu que c'était le pire dans le monde du tennis professionnel. L'ex-championne Pam Shriver, membre du Temple de la Renommée du Tennis, le dit sans ambages : «avec ce service, c'est un miracle qu'elle soit classée dans le Top 10 (présentement 6e). Un miracle !»

Il ne faut pas exagérer non plus. Elena a amélioré cette partie de son jeu. Mais elle n'est pas constante. On sent qu'elle manque de confiance dans son exécution. Un des plus élégants serveurs de son temps, Richard Krajicek, a tenté de l'aider en lui démontrant que ses problèmes n'étaient pas tant mécaniques que psychologiques. En effet, en lui donnant trois balles de service et en lui demandant de les frapper le plus rapidement possible, Krajicek a découvert que la meilleure balle de sa charmante élève était toujours la 3e, celle qu'elle expédiait le plus vite, machinalement, sans avoir de temps pour penser à sa direction ou à son placement...

Même si Dementieva a remporté jusqu'ici seize tournois de la WTA, il est évident qu'elle aurait pu gagner plus de tournois majeurs avec un meilleur service. Mais, en bout de ligne, cette faculté de surmonter fréquemment et "miraculeusement" ce handicap, grâce à une force de caractère peu commune, fait de Elena Dementieva une joueuse de tennis absolument remarquable. Elle mérite d'emblée sa place chez les REINES DU STADE.

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